Exprimés en milliards, les chiffres donnent le vertige : au premier trimestre 2016, la dette de la France s’élevait à 2 137,6 milliards d’euros, bien au-delà donc de l’inquiétant seuil symbolique des 2 000 milliards que l’on redoutait naguère d’atteindre. Là encore, c’est abstrait, mais si on divise par le nombre d’habitants, cela fait environ 30 000 euros par personne. Pour une famille moyenne ayant deux enfants, cela fait une dette de l’ordre de 120 000 euros… belle moralité que de léguer à nos petits-enfants nos impayés d’aujourd’hui. Retour sur la dette publique.
Pourquoi la dette publique?
La première raison est très simple, elle rejoint l’explication d’un découvert sur votre compte en banque : depuis 1975, l’État dépense chaque année plus qu’il ne perçoit. Or, dans le même temps, le budget a explosé, passant de 16,5 milliards de dépenses en 1960 à 1150 milliards en 2012. Investissements massifs pour la décentralisation et les infrastructures de transport (autoroutes, TGV, aéroports) et de production d’énergie (centrales nucléaires, modernisation du réseau…) ; augmentation massive du nombre de fonctionnaires (+36% depuis 1980) : l’État est un ogre qui demande toujours plus de ressources. Quant aux pertes annuelles, elles suivent le même chemin : 1,2 milliard en 1980, contre 98 milliards en 2012. La seconde raison est plus complexe : elle est liée à la façon dont l’État refinance son « découvert ».
Quel constat faut-il faire ?
Affublé d’un trou béant sur son compte, il envisage deux solutions pour le combler : augmenter ses recettes ou emprunter à la banque. Lorsqu’il ne peut pas opter pour la première, il met en branle la seconde. Hic, cela coûte cher. De plus en plus cher.
Jusque dans les années 1980, l’État refinançait l’essentiel de ses déficits en empruntant à taux zéro et même parfois à taux négatif. Cette possibilité a été fortement restreinte par la loi Pompidou de 1973 (limitant le droit de se refinancer auprès de la Banque de France), par la fin des accords de Bretton Woods et par la libéralisation financière mondiale de l’économie.
Quelles sont les douloureuses conséquences ?
Résultat : la France accumule désormais des intérêts étourdissants. En 2012, sur une dette totale de 1833 milliards, ils s’élevaient à 1185 milliards d’euros, soit 65% de la dette du pays. Et c’est ici que le serpent se mord la queue : plus la dette augmente, plus les intérêts pour la rembourser sont élevés et… plus la dette augmente.
En 2011, les recettes de l’impôt sur le revenu (49,2 milliards) ne suffisaient plus à rembourser les seuls intérêts de la dette (52,6 milliards). La charge de la dette (c’est-à-dire le remboursement annuel) est le premier poste de dépense de l’État, devant l’enseignement : accaparant 16% du budget.
Comment réduire le déficit public et la dette ?
Pour respecter les conditions posées par l’Union européenne et réduire ses déficits, un Etat membre a deux possibilités : soit augmenter ses recettes (ce sont les hausses d’impôts=), soit réduire le montant de ses dépenses (gel ou baisse du salaire des fonctionnaires, réduction des investissements dans les infrastructures publiques, réduction des budgets des administrations, baisse des prestations sociales et de retraite)
L’équilibre de telles mesures budgétaires est toutefois délicat à trouver car celles-ci peuvent freiner la croissance économique du pays et la création d’emplois.
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